Règlement modifiant le Règlement sur les aliments et drogues (opioïdes) : DORS/2018-77

La Gazette du Canada, Partie II, volume 152, numéro 9

Enregistrement

Le 23 avril 2018

LOI SUR LES ALIMENTS ET DROGUES

C.P. 2018-429 Le 20 avril 2018

Sur recommandation de la ministre de la Santé et en vertu de l’article 30référenceade la Loi sur les aliments et droguesréférenceb, Son Excellence la Gouverneure générale en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur les aliments et drogues (opioïdes), ci-après.

Règlement modifiant le Règlement sur les aliments et drogues (opioïdes)

Modifications

1 Les paragraphes C.01.005(2) et (3) du Règlement sur les aliments et drogues référence1 sont remplacés par ce qui suit :

(2) Le paragraphe (1) ne s’applique pas :

(3) Au présent article et aux articles C.01.005.1 et C.01.014, drogue sous forme posologique s’entend d’une drogue prête à être utilisée par le consommateur sans devoir faire l’objet d’aucun autre processus de fabrication.

2 Le même règlement est modifié par adjonction, après l’article C.01.005, de ce qui suit :

C.01.005.1 (1) Il est interdit au pharmacien et au praticien de vendre tout opioïde de catégorie A, notamment tout opioïde de catégorie A préparé par un pharmacien, conformément à une ordonnance, ou par un praticien, sauf si les conditions suivantes sont réunies :

(2) Le paragraphe (1) ne s’applique pas à l’égard de la vente d’un opioïde de catégorie A par un pharmacien ou un praticien dans les cas suivants :

(3) Les définitions ci-après s’appliquent au présent article.

document source Document intitulé Information pour les patients concernant les opioïdes, publié par le gouvernement du Canada sur son site Web, avec ses modifications successives. (source document)

opioïde de catégorie A Drogue sous forme posologique figurant dans la partie A de la Liste des opioïdes, publiée par le gouvernement du Canada sur son site Web, avec ses modifications successives. (Class A opioid)

3 Le paragraphe C.01.014(1) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

C.01.014 (1) Il est interdit à tout fabricant de vendre une drogue sous forme posologique à laquelle une identification numérique n’a pas été attribuée ou dont l’identification numérique a été annulée en application de l’article C.01.014.6.

4 Le même règlement est modifié par adjonction, après l’article C.01.014.2, de ce qui suit :

C.01.014.21 (1) Le ministre peut, en tout temps, assortir de conditions l’identification numérique attribuée à un opioïde de catégorie B ou modifier de telles conditions.

(2) Il informe par écrit le fabricant à qui a été remis le document prévu au paragraphe C.01.014.2(1) qui indique l’identification numérique attribuée à la drogue de toute condition dont il assortit l’identification numérique et de toute modification qu’il apporte à une telle condition.

(3) Au paragraphe (1), opioïde de catégorie B s’entend d’une drogue figurant dans la partie B de la Liste des opioïdes, publiée par le gouvernement du Canada sur son site Web, avec ses modifications successives.

Entrée en vigueur

5 (1) Le présent règlement, sauf l’article 4, entre en vigueur le jour qui, dans le sixième mois suivant le mois de son enregistrement, porte le même quantième que le jour de son enregistrement ou, à défaut de quantième identique, le dernier jour de ce sixième mois.

(2) L’article 4 entre en vigueur à la date d’enregistrement du présent règlement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Ce résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Résumé

Enjeux : Les effets nocifs potentiels associés aux médicaments aux opioïdes, de même que la crise grandissante de santé publique y étant reliée, préoccupent de plus en plus les Canadiens et les différents ordres de gouvernement au Canada. Santé Canada a jugé nécessaire de renforcer la surveillance des opioïdes après leur mise en marché afin de contrôler et d’atténuer les risques qui leur sont associés et de faire en sorte que les patients obtiennent davantage de renseignements clairs sur l’usage sécuritaire des opioïdes et les risques qui y sont associés.

Description : Les modifications apportées au Règlement sur les aliments et drogues habilitent expressément la ministre de la Santé (la « ministre ») à ajouter des conditions à une autorisation relative aux opioïdes ou de les modifier. Ce pouvoir peut ensuite être utilisé par la ministre pour obliger un titulaire d’autorisation relative à des opioïdes à élaborer et exécuter un plan de gestion des risques de manière à ce que l’on puisse surveiller, quantifier, décrire et atténuer adéquatement les risques associés à l’utilisation de ces produits après leur mise en marché. Les modifications exigeront aussi qu’une fiche de renseignement à l’intention du patient et un autocollant d’avertissement accompagnent les opioïdes d’ordonnance au moment de leur vente, sauf quand l’opioïde est administré directement par un professionnel de la santé

Énoncé des coûts et avantages : Les coûts de cette proposition sont liés à l’exigence d’imprimer et de fournir la fiche de renseignement à l’intention du patient et d’apposer un autocollant d’avertissement sur les contenants d’opioïdes. On a estimé ces coûts à 76 522 000 $ sur une période de 10 ans, en valeur actualisée à 7 %, et l’on prévoit qu’ils seront principalement assumés par les pharmacies.

Ces coûts seront compensés par plusieurs avantages qualitatifs, dont le fait que les patients recevraient d’importants renseignements qui devraient les sensibiliser davantage aux risques associés aux opioïdes et les inciter à en faire un usage plus sécuritaire. Les avantages liés à la capacité d’assortir de conditions les autorisations de vente d’opioïdes résident dans la possibilité d’une surveillance plus serrée des opioïdes au Canada après leur mise en marché, notamment la capacité d’exiger, par exemple, l’élaboration et l’exécution de plans de gestion des risques pour les opioïdes. De tels plans se traduiront par la prise de mesures d’atténuation des risques associés à ces produits et une meilleure protection de la santé et de la sécurité des Canadiens.

Règle du « un pour un » et lentille des petites entreprises : La règle du « un pour un » ne s’applique pas à cette proposition, car on ne prévoit pas d’augmentation du fardeau administratif pour les entreprises.

La lentille des petites entreprises s’applique, car plus des trois quarts des pharmacies sont considérées comme de petites entreprises. L’exigence de remettre une fiche de renseignement à l’intention du patient et d’apposer un autocollant d’avertissement au moment où est dispensé un opioïde devrait faire augmenter le coût pour les petites entreprises de 1 075 $ par an. Afin de minimiser le fardeau pour les petites entreprises, on a cerné une option réglementaire souple : la fiche de renseignement à l’intention du patient a été conçue pour être imprimée en noir et blanc. Cet aspect de la proposition comportera aussi une disposition prévoyant une entrée en vigueur sur six mois, afin de faciliter la conformité aux nouvelles exigences. Cette option réglementaire souple réduira les coûts de conformité pour les petites entreprises de 36 862 000 $ sur 10 ans.

Coordination et coopération à l’échelle nationale et internationale : Les modifications renforceront l’harmonisation réglementaire de Santé Canada avec les États-Unis et l’Union européenne.

Contexte

Crise des opioïdes et intervention fédérale

Les opioïdes soulagent efficacement la douleur de nombreux patients. Entre autres exemples d’opioïdes, mentionnons l’Oxycodone, la morphine, l’Hydromorphone, le Fentanyl et la Codéine. La concentration des médications aux opioïdes varie grandement, et presque tous les opioïdes ne sont disponibles que sur ordonnance, à l’exception des produits contenant de faibles doses de Codéine.

Les opioïdes présentent des effets délétères potentiels en raison des risques de sécurité associés à cette classe de médicaments, y compris la dépendance physique, les troubles de consommation le surdosage et le décès. La dépendance physique survient avec un usage quotidien d’opioïdes et peut entraîner, pour le patient, de la difficulté à cesser la prise de ces médicaments. En outre, les personnes physiquement dépendantes des opioïdes peuvent éprouver des symptômes de sevrage lorsqu’elles cessent abruptement l’utilisation du médicament. L’usage d’opioïdes sur une longue durée peut faire développer une tolérance au médicament, ce qui peut entraîner la nécessité de consommer des doses plus élevées d’opioïdes pour maintenir l’intensité de leurs effets. Une surdose d’opioïdes est plus susceptible de survenir lorsque les doses sont élevées et peut causer le décès. La prise d’un opioïde conjuguée à la consommation d’alcool ou la prise d’autres sédatifs accroît le risque de surdose et de décès.

Avant les années 1990, les opioïdes sur ordonnance étaient principalement utilisés pour les soins palliatifs, les douleurs associées au cancer et les douleurs post-chirurgicales. À la fin des années 1990, on a observé une croissance rapide des taux de prescription d’opioïdes. Par habitant, les Canadiens sont les deuxièmes plus gros consommateurs d’opioïdes d’ordonnance au monde, et leur usage d’opioïdes sur ordonnance a augmenté de 203 % entre 2000 et 2010référence2.

L’augmentation des taux de prescription d’opioïdes et l’afflux plus récent d’opioïdes illégaux ont entraîné une hausse des taux de toxicomanie, de surdose et de décès par surdose, ce qui a engendré une grave crise de santé et de sécurité publique qui ne cesse de s’amplifier dans l’ensemble du Canada, suscitant de vives inquiétudes au sein de la population. En 2016, il y a eu 2 861 décès apparents liés aux opioïdes au Canada. On prévoit que le nombre total de décès en 2017 dépasse 4 000, selon les tendances actuellesréférence3. Une analyse effectuée en 2017 par l’Institut canadien d’information sur la santé a révélé qu’entre 2007-2008 et 2016-2017, le taux d’hospitalisations dues à l’empoisonnement aux opiacés a augmenté de plus de 50 %référence4. En Ontario, 10,6 % des personnes ayant demandé un traitement contre la consommation de substances en 2005-2006 cherchaient à se faire traiter pour une dépendance aux opioïdes sur ordonnanceréférence5. En 2014-2015, elle est passée à 20 %référence6.

L’augmentation des taux de surdoses d’opioïdes au Canada est une préoccupation importante pour les provinces et les territoires. Elle s’est révélée particulièrement préoccupante en Colombie-Britannique et en Alberta, où le nombre de décès accidentels par surdose a augmenté rapidement, ainsi que, plus récemment, en Ontario et dans certaines régions du Canada atlantique. Les provinces et les territoires ont adopté diverses approches en vue de faire face à la crise, en fonction des besoins particuliers de la région. Plusieurs ont mis en place une stratégie ou un plan d’action officiel, et la majorité des provinces et des territoires ont mis sur pied des comités ou des groupes de travail.

Depuis juin 2016, le gouvernement du Canada a intensifié ses mesures pour faire face à la crise des opioïdes. La Conférence sur les opioïdes et le Sommet sur les opioïdes ont été organisés conjointement par la ministre fédérale de la Santé de l’époque, l’honorable Jane Philpott, et le ministre de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario de l’époque, l’honorable Eric Hoskins, en novembre 2016. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, ainsi que des intervenants, ont uni leur force en vue d’identifier et de s’engager à agir. Cette concertation a donné lieu à la Déclaration conjointe sur les mesures visant à remédier à la crise des opioïdes (Déclaration conjointe).

Deux des initiatives fédérales en réponse à la crise des opioïdes dont il est question dans la déclaration conjointe nécessitent des modifications au Règlement sur les aliments et drogues (le « Règlement ») pour être mises en œuvre. La première initiative est l’exigence de plans de gestion des risques (PGR) relatifs aux opioïdes. La seconde est l’exigence de fournir avec les opioïdes d’ordonnance, au moment où ils sont dispensés, un autocollant d’avertissement et une fiche de renseignement à l’intention du patient.

Santé Canada (le Ministère) a convoqué le Groupe consultatif scientifique (GCS) sur les opioïdes, soit un groupe externe, en novembre 2016 en le chargeant de fournir des conseils d’experts sur ces exigences du point de vue scientifique et médical et sous l’angle des patients. Plus précisément, le GCS a formulé des recommandations sur le contenu de l’autocollant d’avertissement et de la fiche de renseignement à l’intention du patient ainsi que sur les types d’activités de surveillance et d’atténuation des risques que l’on pourrait inclure dans les PGR relatifs aux opioïdes.

Surveillance après la mise en marché

(i) Conditions

La ministre est actuellement habilitée à assortir de conditions, ou à modifier celles-ci, les autorisations relatives aux instruments médicaux, les licences d’établissement et les autorisations relatives à la transfusion ou à l’utilisation de sang recueilli aux fins de la fabrication d’un médicament destiné aux humains au moment de l’autorisation ou de la post-commercialisation, mais pas les autorisations relatives à la vente de médicaments. À l’heure actuelle, le Ministère impose des conditions à certaines autorisations relatives aux drogues avec sa politique d’Avis de conformité avec conditions (AC-C), mais ces conditions n’ont pas force de loi. Avec l’adoption de la Loi visant à protéger les Canadiens contre les drogues dangereuses (Loi de Vanessa), qui a modifié la Loi sur les aliments et drogues en 2014, un règlement peut être pris au sujet des conditions à imposer sur les autorisations délivrées pour des produits thérapeutiques, y compris des drogues.

(ii) Plans de gestion des risques

La décision d’approuver un médicament pour la vente au Canada repose sur l’existence d’un équilibre satisfaisant entre les avantages et les risques liés à l’utilisation de ce produit dans les conditions spécifiées sur l’étiquette du produit. Cette décision repose sur les renseignements disponibles au moment de l’approbation. Toutefois, les connaissances sur le profil de sécurité du médicament peuvent changer au fil du temps, avec une utilisation accrue du produit après qu’on l’a mis sur le marché. Un PGR est un document évolutif élaboré par le promoteur ou le titulaire d’autorisation d’un médicament. Il se compose d’un ensemble d’activités et d’interventions visant à surveiller, quantifier, décrire et atténuer les risques liés au produit. Il peut aussi comprendre un moyen d’évaluer l’efficacité de toute intervention. En général, un PGR est actualisé tout au long du cycle de vie du produit afin que l’on tienne compte des connaissances nouvelles et émergentes sur le profil de sécurité du produit, et ce, à la lumière d’une discussion et d’une entente entre le Ministère et le titulaire de l’autorisation.

Un PGR se compose généralement des trois éléments suivants :

  1. Spécifications de sécurité : un résumé des importants renseignements de sécurité connus au sujet du médicament et des lacunes dans les connaissances (incertitudes).
  2. Plan de pharmacovigilance : une série d’activités de surveillance des risques qui sont entreprises pour mieux décrire les préoccupations connues ou éventuelles relatives à la sécurité. Cela peut comprendre des activités de routine, comme le signalement des effets indésirables du médicament, ainsi que d’autres activités, comme des études sur la sécurité et l’utilisation du médicament après sa mise en marché.
  3. Mesures d’atténuation des risques : un ensemble de mesures visant à atténuer les risques de sécurité relevés ou potentiels. Cela peut comprendre des activités de routine, comme les avertissements sur l’étiquette, ainsi que d’autres activités, comme de la formation ou l’élaboration de matériel pédagogique supplémentaire. Cette partie peut aussi comporter une évaluation des retombées ou de l’efficacité des activités visant à atténuer les risques. L’information obtenue des activités de surveillance des risques dans le plan de pharmacovigilance sert de base à l’élaboration et à l’ajustement des mesures d’atténuation des risques.

La Ligne directrice ministérielle - Ligne directrice-présentation des plans de gestion des risques et des engagements en matière de suivi- demande que des PGR soient établis pour tous les nouveaux médicaments mis sur le marché. Bien qu’un PGR ne soit pas explicitement énuméré comme une exigence de soumission dans le Règlement, il renferme des renseignements importants sur la façon dont le promoteur du produit a l’intention de surveiller, de quantifier, de décrire et d’atténuer les risques associés au produit une fois qu’il est commercialisé. Dans certains cas, le Ministère demandera au titulaire d’une autorisation de soumettre volontairement un PGR pour un médicament qui est déjà sur le marché, notamment dans les cas suivants :

Jusqu’à maintenant, les PGR relatifs aux opioïdes qui ont été examinés par le Ministère renfermaient des mesures d’atténuation des risques qui ont été volontairement mises en œuvre par les titulaires d’autorisations. Ces mesures étaient centrées sur la sensibilisation aux risques et la communication de ces risques et comprenaient, par exemple, des lignes directrices aux patients, aux fournisseurs de soins et aux prescripteurs, du matériel pédagogique, les exigences pour les représentants sur le terrain de souligner le potentiel de consommation problématique lorsqu’ils communiquent avec des prescripteurs, des communications aux professionnels (« cher professionnel de la santé »), ainsi que de la formation aux professionnels de la santé au moyen de programmes agréés.

La majorité des opioïdes actuellement disponibles sur le marché canadien n’ont pas de PGR parce qu’ils ont été autorisés pour la vente avant que le Ministère ne mette en œuvre ses examens des PGR.

Autocollants d’avertissement et information aux patients

Des dispositions du Règlement exigent que certains renseignements figurent sur les étiquettes des médicaments au moment où ils sont dispensés. Par exemple, lorsqu’un médicament d’ordonnance est dispensé, doivent figurer sur l’étiquette le nom du médicament, la concentration du médicament, le nom du fabricant du médicament et les consignes appropriées d’utilisation. Habituellement, ce sont les pharmaciens qui ont la responsabilité de se conformer à ces exigences d’étiquetage, puisqu’ils sont généralement responsables de dispenser les médicaments aux patients au point de vente. Certains praticiens, par exemple des médecins ou des infirmiers(ères) praticien(ne)s, peuvent aussi dispenser et vendre des médicaments aux patients, selon la province ou le territoire dans lequel ils exercent; cependant, on ne dispose pas de données sur la mesure dans laquelle cela se produit.

Actuellement, on remet parfois aux patients un supplément d’information sous la forme de brochures sur les opioïdes de prescription lorsqu’ils sont dispensés. Toutefois, ces brochures peuvent varier et les renseignements qu’elles renferment ont tendance à être centrés sur la façon de prendre le médicament (c’est-à-dire avec ou sans prise alimentaire), la posologie et les effets indésirables possibles. Les étiquettes de médicaments d’ordonnance sont habituellement apposées sur le contenant du produit à la discrétion du pharmacien ou praticien, au moment où le produit est dispensé, et elles peuvent varier. Ces étiquettes autocollantes peuvent être obtenues de distributeurs en gros de produits pharmaceutiques. En outre, il devient de plus en plus courant, chez les fournisseurs de logiciels de pharmacie, d’ajouter des autocollants à leurs ensembles standards d’étiquettes de médicaments d’ordonnance. Le pharmacien ou praticien peut alors, à sa discrétion, choisir un autocollant ou une fiche de renseignement à l’intention du patient à remettre au client au moment où le médicament est dispensé. À quelques exceptions près, ces autocollants et informations ne sont essentiellement pas réglementés au niveau provincial.

Enjeux

Nécessité d’une surveillance renforcée des opioïdes après leur mise en marché

Devant les méfaits potentiels associés aux opioïdes et la crise de santé publique grandissante causée en partie par leur usage problématique, une surveillance renforcée des opioïdes après leur mise en marché au Canada est nécessaire pour mieux surveiller, quantifier, décrire et atténuer les risques liés à ces drogues.

On manque de données fiables et exhaustives sur les risques et le potentiel de consommation problématique d’opioïdes après approbation au Canada, car la ministre n’a pas les moyens d’exiger ce type de renseignements des titulaires d’autorisations. Qui plus est, il n’y a actuellement aucune façon pour la ministre d’exiger des titulaires d’autorisations qu’ils mènent des activités de minimisation des risques afin d’atténuer les risques qu’on a relevés concernant les opioïdes après leur apparition sur le marché canadien.

Il faut que la ministre ait les moyens d’imposer ce genre d’exigences aux titulaires d’autorisations de vente d’opioïdes pour faire en sorte que les risques associés à ces drogues puissent être cernés et gérés aussi efficacement que possible et que la santé et la sécurité des Canadiens soient mieux protégées.

Nécessité, pour les patients, d’être mieux renseignés sur les risques liés aux opioïdes

Les patients ont besoin d’obtenir une information cohérente et pertinente sur l’usage sécuritaire et les risques des opioïdes, en particulier sur les risques de dépendance, les troubles de consommation et de surdose (y compris le décès), au-delà des renseignements qui figurent déjà sur l’étiquette du médicament de prescription et qui leur sont fournis au moment où le produit est dispensé. Il faut que cette information soit concise et facile à comprendre et qu’elle contienne les plus importants messages clés pour aider les patients à mieux comprendre les risques liés à la consommation d’opioïdes.

Objectifs

Les objectifs des modifications réglementaires sont les suivants :

  1. Renforcer la surveillance des opioïdes de prescription après leur mise en marché, de manière à cerner plus tôt les risques et à intervenir plus tôt et plus efficacement, en habilitant la ministre à imposer des conditions aux titulaires d’autorisations de vente d’opioïdes;
  2. Mieux renseigner les patients canadiens sur l’usage sécuritaire d’opioïdes et les risques qui sont associés aux opioïdes, au moyen d’un autocollant d’avertissement et d’une fiche de renseignement à l’intention du patient obligatoires pour les opioïdes d’ordonnance, au moment où ils sont dispensés.

Les modifications réglementaires donnent suite à l’engagement de la ministre à remédier à cette crise de sécurité et santé publiques en permettant la réalisation de deux initiatives annoncées.

Description

1. Instaurer des conditions pour renforcer la surveillance des opioïdes après leur mise en marché

Les modifications habilitent expressément la ministre à imposer des conditions ayant force exécutoire à l’autorisation de vente d’un opioïde ou à modifier ces conditions.

La ministre peut ensuite se servir de ce pouvoir pour exiger des titulaires d’autorisations qu’ils élaborent et présentent au Ministère un PGR et qu’ils entreprennent les activités qui y sont énoncées afin de mieux gérer les incertitudes ou d’atténuer les effets délétères de l’opioïde commercialisé. En plus d’appliquer cela aux opioïdes qui sont déjà sur le marché, la ministre peut aussi exercer ce nouveau pouvoir pour imposer des conditions exigeant des PGR pour les autorisations de vente de nouveaux médicaments opioïdes après leur entrée sur le marché.

En outre, la ministre peut aussi utiliser ce pouvoir pour imposer ou modifier au besoin tout autre type de conditions s’appliquant à un opioïde.

Il s’agira de la première proposition de réglementation visant à utiliser le pouvoir de prendre des règlements en matière de conditions qui est entré en vigueur avec l’adoption de la Loi visant à protéger les Canadiens contre les drogues dangereuses (Loi de Vanessa), qui modifiait la Loi sur les aliments et drogues, en 2014.

2. Fiche de renseignement à l’intention du patient et autocollant d’avertissement obligatoires

Les modifications obligent le pharmacien ou praticien vendant un opioïde d’ordonnance à apposer l’autocollant d’avertissement approuvé par le Ministère sur la bouteille, le contenant ou l’emballage de l’opioïde d’ordonnance, et qu’il remette au client la fiche de renseignement à l’intention du patient, approuvée par le Ministère, chaque fois qu’un opioïde est vendu, sauf quand celui-ci est administré directement au patient sous la supervision d’un praticien.

L’autocollant d’avertissement et la fiche de renseignement à l’intention du patient sont décrits dans un document administratif distinct qui est incorporé par renvoi dans le Règlement sur les aliments et drogues. Une copie de ce document se trouve à l’annexe 1. Cela permettra au Ministère de mettre à jour le contenu de l’autocollant et de la fiche de renseignement au besoin pour prévenir les préjudices à la santé. Ce document est administré par le Ministère et est publié sur le site Internet du gouvernement du Canada. Les intervenants seront avisés de tout changement subséquent apporté au document et auraient la possibilité de commenter ces changements, conformément à la politique du Ministère sur les modifications aux documents incorporés par renvoi.

L’autocollant d’avertissement et la fiche de renseignement à l’intention du patient ont été conçus par le Ministère à la lumière des observations faites par le Groupe consultatif scientifique (GCS) sur les opioïdes externe. Le GCS sur les opioïdes a produit un apport utile, mais c’est le Ministère qui garde la responsabilité finale du contenu et du format de l’autocollant et de la fiche de renseignement. Ainsi, après le GCS, on a formé des groupes internes de réflexions composés d’experts en la matière en les chargeant de veiller à ce que le contenu soit exempt de lacunes majeures au chapitre des mises en garde et précautions sérieuses concernant les opioïdes, qu’il soit conforme aux monographies de produits canadiens récemment mises à jour pour les opioïdes approuvés et qu’il soit rédigé dans un langage aussi clair et simple que possible. L’autocollant a aussi été testé par des patients usagers pour qu’on en évalue l’efficacité et la clarté du contenu et de la forme.

L’autocollant d’avertissement met en garde les patients contre les risques de dépendance, d’accoutumance et de surdose aux opioïdes. La fiche de renseignement à l’intention du patient fournit des renseignements plus généraux sur l’usage sécuritaire d’opioïdes et les risques qui y sont associés.

Dans le cas où l’administration d’un médicament à un patient est supervisée par un praticien, il ne sera alors pas nécessaire d’apposer un autocollant d’avertissement ni de remettre une fiche de renseignement au patient. Dans certains cas, les opioïdes sont administrés à un patient par un professionnel de la santé qui a reçu une formation médicale sur l’utilisation et l’administration de ces médicaments ainsi que des connaissances sur les risques liés aux opioïdes (par exemple dans un hôpital, une clinique ou de soins de longue durée et palliatifs).

3. Portée des modifications

Les exigences susmentionnées se limitent aux opioïdes d’ordonnance énumérées dans la Liste des opioïdes (la « Liste »), laquelle est incorporée par renvoi dans le Règlement. Une copie de la Liste se trouve à l’annexe 2. La Liste fait l’énumération des produits en fonction de l’ingrédient actif, de manière que les titulaires d’autorisations, les praticiens de la santé et le public sachent avec certitude à quels produits ces dispositions sont censées s’appliquer. C’est le Ministère qui administre la Liste et elle est publiée sur le site Internet du gouvernement du Canada. Les intervenants seront avisés de tout changement subséquent apporté à la Liste et se verraient offrir la possibilité de commenter ces changements, conformément à la politique du Ministère sur les modifications apportées aux documents incorporés par renvoi.

4. Autres modifications mineures

Le paragraphe C.01.014(1) du Règlement est également modifié afin de mieux rendre compte de la terminologie moderne de rédaction législative et de rectifier les incohérences entre les versions anglaise et française de ces dispositions.

5. Entrée en vigueur

Les modifications réglementaires en ce qui a trait aux conditions visant à accentuer la surveillance des opioïdes après leur mise en marché entreront en vigueur à la date d’enregistrement du Règlement. Le Ministère a avisé l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de ce calendrier, conformément à ses obligations en vertu de l’Accord sur les obstacles techniques au commerce de l’OMC.

Pour ce qui est des modifications réglementaires touchant la fiche de renseignement à l’intention du patient et l’autocollant d’avertissement, elles entreront en vigueur six mois après la date d’enregistrement du Règlement. Cela donne aux intervenants le temps de mettre en œuvre efficacement les nouvelles exigences.

Options réglementaires et non réglementaires considérées

1. Renforcer la surveillance des opioïdes après leur mise en marché

Le Ministère a envisagé l’option réglementaire de rechange consistant à imposer une interdiction de vente pour empêcher un titulaire d’autorisation relative aux opioïdes de vendre un opioïde s’il n’a pas préalablement transmis au Ministère un PGR. Cette option réglementaire ne servirait qu’à assurer l’élaboration des PGR et leur transmission au Ministère. En vertu de cette option, néanmoins, le Ministère ne pourrait pas obliger un titulaire d’autorisation à exécuter les activités décrites dans le PGR. Il est primordial que le Ministère dispose d’un mécanisme juridique permettant d’obliger l’exécution des engagements décrits dans un PGR après la mise en marché pour que le PGR ait une valeur réelle; cette option n’a donc pas été adoptée. En revanche, on a retenu l’imposition de conditions comme outil réglementaire approprié, car la ministre peut utiliser cette option pour rendre exécutoire la vaste gamme de mesures énoncées dans le PGR nécessaires pour relever et minimiser les risques après la mise en marché.

2. Fiche de renseignement à l’intention du patient et autocollant d’avertissement obligatoires

(i) Exigence d’étiquetage pour les fabricants

Le Ministère a envisagé l’option réglementaire de rechange consistant à modifier le Règlement pour faire en sorte que le fabricant soit obligé d’inclure l’autocollant d’avertissement et la fiche de renseignement à l’intention du patient dans le cadre de l’étiquetage du médicament. Toutefois, cette option ne permettrait pas de tenir compte de la nécessité que cette information accompagne l’opioïde d’ordonnance au point de vente, lorsque le médicament est dispensé au patient. À l’instar de la plupart des médicaments, les opioïdes d’ordonnance ne sont généralement pas dispensés au patient dans l’emballage original du fabricant, mais sont plutôt réemballés par le pharmacien ou praticien dans un contenant de plus petite taille. Le pharmacien ou praticien, étant le tiers qui dispense le médicament au patient et non le fabricant de ce médicament, est le mieux placé pour apposer l’autocollant d’avertissement sur le contenant final qui est fourni au patient et s’assurer que le médicament est accompagné d’une fiche de renseignement lorsqu’il est dispensé. Cette option n’a donc pas été retenue.

(ii) Étiquetage volontaire par les pharmaciens et praticiens

Le Ministère a envisagé l’option non réglementaire de l’étiquetage volontaire par les pharmaciens et praticiens. Cependant, à l’heure actuelle, ce sont les pharmaciens et praticiens qui décident des étiquettes à apposer sur le contenant d’un médicament d’ordonnance aux opioïdes ainsi que des dépliants à remettre aux patients, si bien que l’information que le patient reçoit peut varier. Comme cette information est d’une importance primordiale pour la santé et la sécurité des Canadiens, le Ministère estime que les mêmes renseignements doivent être fournis de façon uniforme à tous les patients qui reçoivent un opioïde d’ordonnance au moment où le médicament est dispensé. La modification assure l’uniformité des renseignements fournis, ce qui permettrait aux Canadiens de toutes les provinces et de tous les territoires de recevoir les mêmes avertissements approuvés par le Ministère sur les risques associés à la consommation d’opioïdes.

Avantages et coûts

Parmi les groupes d’intervenants qui seront directement touchés par ces modifications réglementaires, il y a les patients canadiens, les pharmaciens exerçant dans des commerces pharmaceutiques de détail, les praticiens qui dispensent et vendent des opioïdes aux patients et les titulaires d’autorisations de vente d’opioïdes.

Avantages

Renseigner les patients sur les risques liés aux opioïdes

Pour que les patients soient mieux renseignés sur l’usage sécuritaire des opioïdes et les risques qui y sont associés, les ordonnances d’opioïdes des patients s’accompagneront d’un autocollant d’avertissement et d’une fiche de renseignement à l’intention du patient approuvés par le Ministère, avec des renseignements normalisés et faciles à comprendre sur l’usage sécuritaire des opioïdes et les risques importants qui y sont associés, comme la dépendance, l’accoutumance et la surdose. L’application d’un autocollant d’avertissement sur le contenant des opioïdes d’ordonnance viendrait rappeler à l’usager de faire preuve de prudence dans sa prise d’opioïdes, en raison de la probabilité de ces opioïdes de causer une dépendance physique, de leur nature pouvant créer une accoutumance et du risque de surdose et de décès.

Les avantages liés à l’obtention, par les patients, de renseignements sur l’utilisation sécuritaire des opioïdes et les risques qui y sont associés ont été évalués de façon qualitative. Informer les patients sur l’utilisation sécuritaire et les risques d’un médicament par le biais de l’étiquetage est une pratique exemplaire reconnue au Canada et dans d’autres pays. Par exemple, des brochures d’information destinées aux patients sont exigées pour tous les médicaments au Royaume-Uni depuis 1999. Les recommandations d’un comité d’experts au gouvernement britannique sur les brochures comprenaient la nécessité d’améliorer les renseignements concernant les risques pour mieux informer les patients et leur donner plus de contrôle sur leur prise de médicamentsréférence7, référence8. La U.S. Food and Drug Administration reconnaît aussi l’importance de transmettre l’information au consommateur concernant le risque.référence9 Bien que la revue documentaire n’ait pas fait ressortir d’études quantifiant les répercussions des autocollants et des fiches d’information axée sur les opioïdes concernant le comportement des patients, la recherche montre que les étiquettes figurant sur les médicaments peuvent avoir un impact positif en sensibilisant les patients quant aux caractéristiques et aux risques d’un médicament, ce qui peut entraîner un changement de comportement, y compris un usage plus sécuritaireréférence10, référence11.

Avec les exigences , on s’attend à ce que les patients soient mieux sensibilisés aux risques associés aux opioïdes et à ce qu’ils soient encouragés à faire un usage plus sécuritaire de ces drogues. Il importe de mentionner que la modification des étiquettes des médicaments pour communiquer les risques qui y sont associés est une approche standard suivie par le Ministère. L’autocollant et la fiche de renseignement, qui sont des étiquettes additionnelles, devraient mieux faire comprendre au patient les risques que les opioïdes qu’on lui a prescrits peuvent présenter pour sa santé et celle d’autrui, ainsi que ce qu’il peut faire pour atténuer ces risques. On prévoit que ces connaissances influenceront sur le comportement des patients, ce qui favorisera un usage plus sécuritaire des opioïdes d’ordonnance et réduira les préjudices réels et potentiels liés à l’usage. Par exemple, le fait de disposer de renseignements faciles à comprendre sur les signes d’une surdose aux opioïdes devrait susciter une sensibilisation accrue à ces symptômes chez les patients et leurs familles, amener les usagers à avoir des conversations avec les pharmaciens et leurs médecins et permettre d’intervenir plus tôt en cas de surdose.

En outre, ces exigences devraient aider à prévenir l’exposition aux opioïdes des enfants et des autres personnes. Une étude réalisée par le Institute for Clinical Evaluative Sciences et le Hospital for Sick Children a constaté que les enfants de femmes à qui l’on a prescrit un analgésique contenant des opioïdes courraient un risque de près de deux fois et demie plus élevé d’être hospitalisés pour une surdose d’opioïdes que les enfants dont les mères ne prennent pas de tels médicaments. L’étude concluait que des mesures devraient être prises pour atténuer le risque de préjudices aux enfants causés par les opioïdes, notamment en soulignant aux parents l’importance d’une élimination appropriée du produit et de garder les médicaments aux opioïdes hors de portée des jeunes enfants.référence12 Dans la même veine, une étude américaine sur l’exposition pédiatrique aux opioïdes a conclu qu’il est nécessaire de déployer davantage d’efforts pour prévenir l’exposition des enfants de tous âges aux opioïdes.référence13 Conformément à ces conclusions, la fiche de renseignement aux patients renferme des renseignements sur l’importance de garder les médicaments aux opioïdes en lieu sûr, hors de la portée des enfants, et de ne pas les éliminer à un endroit où des enfants pourraient les trouver, de manière à éviter les risques de vol ou d’exposition accidentelle. On s’attend à ce que cette information incite les patients à prendre davantage de précautions dans le rangement et l’élimination de leurs opioïdes, ce qui réduira les risques de vol ou de consommation, accidentelle ou intentionnelle, par des enfants ou d’autres personnes.

Renforcer la surveillance des opioïdes après leur mise en marché au moyen de conditions imposées aux autorisations de vente d’opioïdes

Bien que la capacité d’imposer des conditions à une autorisation relative aux opioïdes ne se traduira pas par des avantages directement mesurables. Les avantages se produiront si la ministre utilise son pouvoir d’imposer des conditions aux titulaires d’autorisations de vente d’opioïdes, qui les obligent à élaborer et soumettre un PGR au Ministère et qu’ils exécutent les activités énoncées dans ce PGR. L’imposition de conditions exigeant l’élaboration et la mise en œuvre de PGR donnera lieu à des activités de surveillance, de quantification, de description et d’atténuation des risques que présente, pour les Canadiens, l’usage d’opioïdes après leur mise en marché. Parce que ces mesures ont pour objet d’atténuer les risques liés aux opioïdes pour les Canadiens, le Ministère s’attend à ce qu’elles entraînent une réduction des méfaits associés à l’usage d’opioïdes et des coûts connexes de soins de santé pour la population canadienne.

Coûts

Distribution de la fiche de renseignement à l’intention du patient et application de l’autocollant d’avertissement

La modification réglementaire exige que les opioïdes d’ordonnance, au moment où ils sont dispensés, s’accompagnent d’un autocollant d’avertissement et d’une fiche de renseignement à l’intention du patient renfermant des renseignements sur l’usage sécuritaire des opioïdes et les risques qui y sont associés. On estime la valeur actuelle (avec un taux de 7 % à la baisse) de ces exigences à 76 522 000 $ sur 10 ans. Comme on ne dispose pas de données sur la proportion d’ordonnances d’opioïdes délivrées par des personnes autres que les pharmaciens (c’est-à-dire les praticiens) ou les pharmaciens des hôpitaux, on présume que ces coûts seront principalement assumés par les pharmaciens commerçants.

L’estimation de ces coûts a reposé sur les hypothèses suivantes :

Conditions imposées aux autorisations de vente d’opioïdes

Cet aspect des modifications réglementaires fait en sorte que la ministre sera habilitée à imposer des conditions aux titulaires d’autorisations de vente d’opioïdes. Les modifications n’entraînent pas de coûts directs pour l’industrie; toutefois, il y aura des coûts si la ministre réalise son intention d’imposer des conditions aux titulaires d’autorisations de vente d’opioïdes en exigeant d’eux qu’ils élaborent et soumettent un PGR au Ministère et qu’ils entreprennent les activités qui sont indiquées dans le PGR. Le Ministère a sondé l’industrie en janvier 2017 au sujet des PGR. Selon les réponses fournies par les répondants, il en coûterait entre 1,2 million de dollars et 16,0 millions de dollars pour élaborer et exécuter un PGR relatif aux opioïdes.

L’analyse complète des coûts et avantages est disponible sur demande.

Énoncé des coûts et avantages

 

Intervenant

Année de référence

Année finale

Total
(valeur actuelle)

Moyenne actualisée

Impacts quantifiés (en $ CAN, niveau de prix de 2017, en dollars constants)

Coûts

Achat des autocollants d’avertissement

Pharmaciens et
praticiens

55 000 $

135 000 $

857 000 $

117 000 $

Impression et remise des fiches d’information

Pharmaciens et
praticiens

4 889 000$ 

11 931 000$

75 665 000 $

10 363 000 $

Coûts totaux

     

76 522 000 $

10 480 000 $

Impacts qualitatifs

Avantages

  • Les patients sauront comment faire un usage sécuritaire des opioïdes et seraient conscients des risques importants associés aux opioïdes.
  • Un autocollant d’avertissement servira de rappel à la prudence au moment de la prise d’opioïdes, en raison de leur nature pouvant susciter une accoutumance.
  • Les patients prendront davantage de précautions lorsqu’ils entreposent leurs opioïdes, ce qui réduirait les risques de vol ou de consommation accidentelle par autrui.
  • La surveillance des médicaments aux opioïdes sur le marché sera améliorée au Canada.

Règle du « un pour un »

La règle du « un pour un » ne s’applique pas à cette proposition, car on ne s’attend pas à ce que les modifications réglementaires entraînent une augmentation du fardeau administratif pour les entreprises.

Lentille des petites entreprises

La modification qui exige qu’un autocollant d’avertissement et une fiche de renseignement à l’intention du patient soient remis aux patients aura une incidence sur les petites entreprises du fait que les pharmaciens auront la responsabilité d’apposer l’autocollant d’avertissement sur le contenant du médicament d’ordonnance aux opioïdes et de remettre aux patients la fiche de renseignement chaque fois qu’un opioïde est dispensé. Environ 78 % des pharmacies au Canada ont un chiffre d’affaires annuel de 30 000 dollars à 5 millions de dollars, ce qui répond à la définition d’une petite entreprise.

Les exigences sont compréhensibles et rédigées dans un langage simple, et la Liste des opioïdes précise quels produits doivent être dispensés avec l’autocollant d’avertissement et la fiche de renseignement à l’intention du patient. Il y a un lien clair entre l’exigence d’apposer l’autocollant d’avertissement et de remettre la fiche et l’objectif des modifications de fournir aux patients une information claire et uniforme sur l’usage sécuritaire des médicaments aux opioïdes et les risques qui y sont associés.

Le Ministère a mené une campagne initiale auprès de l’industrie pharmaceutique en mars 2017 afin de faire connaître la proposition réglementaire et d’amorcer un dialogue sur sa mise en œuvre. Lors de cette opération de communication, le Ministère a appris que les pharmacies ne sont pas toutes équipées d’imprimantes couleur.

On a fait un certain nombre d’efforts pour tenir compte des besoins des petites entreprises. Par exemple, pour minimiser l’impact sur les pharmacies qui n’ont pas accès à une connexion Internet haute vitesse, l’autocollant d’avertissement et la fiche de renseignement à l’intention du patient ont été conçus de manière à réduire au minimum l’utilisation de la bande passante sur Internet (pas de graphiques à haute résolution, texte en noir et blanc pour la fiche).

La modification permettant d’assortir les autorisations de vente d’opioïdes de conditions aura une incidence sur les fabricants de médicaments, mais pas sur les petites entreprises.

Énoncé d’analyse de flexibilité réglementaire

L’option réglementaire initiale prévoyait l’entrée en vigueur immédiate de la disposition visant l’autocollant d’avertissement et la fiche de renseignement obligatoires à l’intention du patient, cette dernière étant imprimée en couleurs. L’option souple de réglementation prévoyait l’entrée en vigueur échelonnée sur six mois de la disposition visant l’autocollant d’avertissement et la fiche de renseignement obligatoires à l’intention du client, cette dernière étant imprimée en noir et blanc. Cette option souple réduira de 36 862 000 $ sur 10 ans les coûts de conformité pour les petites entreprises. L’option souple a été retenue pour les modifications.

 

Option initiale

Option souple

Description courte

  • Entrée en vigueur immédiate
  • Fiche de renseignement à l’intention du patient imprimée en couleurs
  • Entrée en vigueur échelonnée sur six mois
  • Fiche de renseignement à l’intention du patient imprimée en noir et blanc

Nombre de petites entreprises touchées

7 605

7 605

 

Moyenne annualisée ($)

Valeur actuellea ($)

Moyenne annualisée ($)

Valeur actuellea ($)

Coûts de conformité (ventilés s’il y a lieu)

15 274 000

113 384 000

10 480 000

76 522 000

Coûts administratifs (ventilés s’il y a lieu)

0

0

0

0

Coûts totaux (toutes les petites entreprises)

15 274 000

113 384 000

10 480 000

76 522 000

Coût total par petite entreprise

1 567

11 629

1 075

7 848

Facteurs de risque

Les petites entreprises n’auraient pas suffisamment de temps pour se préparer à se conformer au Règlement.

Cela retarderait l’obtention, par les patients, de renseignements importants sur les risques liés aux opioïdes.

Note : Les coûts ont été estimés au moyen du modèle de coûts standard. Les calculs détaillés sont disponibles sur demande.

Consultation

Au moment où le Parlement envisageait d’adopter la Loi de Vanessa, en 2013-2014, le Ministère a sondé les intervenants de l’industrie au sujet du pouvoir réglementaire d’assortir les autorisations de conditions. Les intervenants de l’industrie ont indiqué qu’ils voulaient être sûrs que toute condition future imposée aux autorisations serait appliquée de manière juste. Le Ministère affirme que les principes de droit administratif énoncés dans le document Modifications à la Loi sur les aliments et drogues : Guide pour l’application des nouveaux pouvoirs s’appliqueront à l’utilisation que la ministre fera du pouvoir d’imposer des conditions de sorte que, à moins que les circonstances justifient que l’on procède autrement, un titulaire d’autorisation sera avisé suffisamment à l’avance de l’intention de la ministre d’assortir les autorisations à des conditions, de manière que le titulaire d’autorisation aura la possibilité d’être entendu.

La ministre a annoncé son intention de présenter les propositions visant à exiger un autocollant d’avertissement, une fiche de renseignement à l’intention du patient et des plans de gestion des risques pour les opioïdes en juin 2016, puis à nouveau en novembre 2016, dans la Déclaration conjointe sur les mesures visant à remédier à la crise des opioïdes. La Déclaration conjointe est un engagement collectif de la part de neuf administrations provinciales et territoriales (Colombie-Britannique, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, Territoires du Nord-Ouest, Nouvelle-Écosse, Ontario, Île-du-Prince-Édouard et Saskatchewan) et de plus de 30 intervenants du milieu de la santé, dont des intervenants du milieu pharmaceutique, à prendre des mesures pour remédier à la crise des opioïdes. Ainsi, les mesures dont il est fait état dans la Déclaration conjointe sont largement appuyées par ces gouvernements et organisations. Dans une déclaration à l’adresse du Comité permanent sur la santé, en octobre 2016 (en anglais seulement), l’Association des pharmaciens du Canada a indiqué qu’elle appuyait l’annonce du gouvernement selon laquelle il procéderait à des modifications réglementaires exigeant que les produits aux opioïdes s’accompagnent d’un autocollant d’avertissement et d’une fiche de renseignement à l’intention du patient.

En novembre 2016, un Groupe consultatif scientifique (GCS) sur les opioïdes a fourni des conseils d’experts sur le contenu de l’autocollant d’avertissement et de la fiche de renseignement à l’intention du patient proposés, ainsi que sur les possibles activités de surveillance et de minimisation des risques que l’on pourrait exiger des titulaires d’autorisations pour inclusion dans leurs PGR.

Étant donné que le Ministère envisage que le pouvoir d’ajouter des conditions peut être utilisé pour exiger la présentation de PGR, un questionnaire de sondage traitant des PGR a été envoyé aux associations de l’industrie pharmaceutique en janvier 2017. Entre autres suggestions faites par les intervenants pour réduire l’éventuel fardeau lié à l’établissement de PGR, mentionnons la collaboration entre entreprises, l’utilisation d’une approche fondée sur les risques au moment de déterminer l’ampleur des activités de surveillance et d’atténuation des risques et l’établissement de PGR communs pour les catégories d’opioïdes comportant des caractéristiques semblables plutôt que de PGR propres à chaque produit. On a aussi fait valoir que certains aspects de l’atténuation des risques échappent au contrôle des fabricants, de sorte que les intervenants extérieurs à l’industrie devront être inclus dans la consultation et la mise en œuvre. Un intervenant a fait observer que d’exiger des PGR détaillés pouvait limiter le nombre de produits disponibles sur le marché en raison de préoccupations liées au coût. Ces réponses ont été prises en compte dans l’élaboration de l’ébauche du document d’orientation sur les PGR relatifs aux opioïdes. D’autres consultations avec les intervenants ont eu lieu après la publication préalable des modifications réglementaires, afin de discuter davantage des commentaires reçus sur l’ébauche du document d’orientation.

Le projet de règlement concernant l’obligation de remettre une fiche de renseignement destinée au patient concernant les opioïdes et d’apposer un autocollant d’avertissement sur le contenant a été soulevé à titre de point de discussion au cours de réunions bilatérales avec plusieurs groupes d’intervenants, y compris ceux qui représentent les pharmaciens, avant et après la publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada. Cela a été fait dans le but de mieux faire connaître les modifications proposées, d’obtenir des commentaires et d’amorcer la discussion sur les considérations relatives à la mise en œuvre. Certaines préoccupations ont été soulevées, y compris la nécessité d’une approche réglementaire et la façon dont ces nouvelles obligations seront mises en œuvre. Les intervenants ont été encouragés à soumettre leurs commentaires détaillés sur le projet de règlement dans le cadre du processus de consultation qui a suivi la publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada. Les commentaires soumis au cours du processus de consultation ont été soigneusement examinés et pris en considération afin d’aider à éclairer l’élaboration des modifications réglementaires et des directives supplémentaires.

L’autocollant d’avertissement tient compte des résultats et commentaires que le Ministère a obtenus en mars 2017 lorsqu’il a fait tester par des patients utilisateurs plusieurs versions de l’autocollant d’avertissement. De plus, un avis sur les obstacles techniques au commerce de l’Organisation mondiale du commerce concernant le projet de règlement a été publié en juin 2017.

Publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada

Le projet de règlement intitulé Règlement modifiant le Règlement sur les aliments et drogues (opioïdes) a fait l’objet d’une publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada, le 17 juin 2017. Le projet de règlement, ainsi que l’ébauche du document d’orientation sur le PGR, étaient ouverts pour une période de commentaires de 75 jours au cours de laquelle le Ministère a reçu les commentaires de vingt participants. Les participants comprenaient des fabricants de médicaments, des associations représentant les pharmaciens et les organismes de réglementation des pharmacies, des pharmaciens individuels, un organisme provincial-territorial de soins de santé, un organisme représentant les patients et des citoyens. Certains commentaires reçus n’entraient pas dans le cadre de la proposition et n’ont pas été retenus.

Instaurer des conditions pour une surveillance plus rigoureuse des opioïdes après leur mise en marché

Dans l’ensemble, les intervenants étaient généralement en faveur de la proposition visant à permettre à la ministre d’imposer des conditions à la vente des opioïdes afin qu’elle puisse obliger les fabricants d’opioïdes à élaborer et à mettre en œuvre des PGR pour les opioïdes. Toutefois, les intervenants se sont dits préoccupés par le pouvoir apparemment étendu du ministre d’imposer des conditions à la vente d’un opioïde, ainsi que par certains aspects de l’ébauche du document d’orientation que le Ministère a proposés pour les PGR.

Un certain nombre de participants, y compris ceux qui représentent l’industrie et les pharmaciens, ont remis en question le champ d’application des modifications permettant au ministre d’imposer des modalités de délivrance à la vente des opioïdes, puisqu’elles confèrent le pouvoir d’imposer ou de modifier, le cas échéant, tout type de modalités de délivrance pour un opioïde. Les participants ont fait remarquer que des normes législatives similaires aux États-Unis et dans l’Union européenne fournissent plus de détails et limitent la capacité de l’organisme de réglementation d’obliger la mise en place d’activités de pharmacovigilance après la mise en marché ou des interventions connexes. On a envisagé de prévoir dans la réglementation des critères qui limiteraient l’utilisation de ce pouvoir. Toutefois, il a été décidé que, compte tenu de l’ampleur et de la gravité de la crise actuelle des opioïdes et de la nécessité d’agir rapidement, le cas échéant, pour sauver des vies canadiennes, la ministre devrait avoir la capacité de recueillir des renseignements importants sur la sécurité ou d’imposer des mesures d’atténuation des risques sans contrainte.

Les participants représentant les organismes de réglementation des pharmaciens ont indiqué que les obligations énoncées dans les PGR devraient éviter d’entrer en conflit avec le code d’éthique des professionnels de la santé ou le champ d’application de règlements provinciaux en cette matière. Le Ministère convient qu’un tel conflit devrait être évité. Ce risque a été pris en compte lors de l’élaboration de la ligne directrice et les organisations professionnelles pertinentes ont été consultées avant de finaliser la ligne directrice ministérielle.

Un certain nombre de participants ont demandé des modifications pour limiter le champ d’application de la proposition à un plus petit groupe d’opioïdes, comme les opioïdes de grandes puissances, les opioïdes à libération prolongée ou à action prolongée, ou de réduire les obligations du PGR pour les produits dont les problématiques liées à la consommation sont les plus faibles. Bien que la « puissance » soit très pertinente pour l’usage thérapeutique, les conseils d’experts et l’analyse du Ministère suggèrent que tous les opioïdes sur ordonnance comportent des risques de complicationsréférence14. Dans le cadre de la réponse américaine à la crise des opioïdes, le gouvernement américain, qui demande depuis 2012 des stratégies de gestion des risques pour les opioïdes à libération prolongée, a annoncé en septembre 2017 qu’il aura désormais de telles stratégies pour de nombreux opioïdes à libération immédiate, car ils posent également des risques significatifs. Étant donné la nécessité d’améliorer les mesures d’atténuation des risques, le Ministère est d’avis que le champ d’application et les exigences sont justifiés.

Certains participants, y compris des organismes représentant les patients, ont dit craindre que les exigences réglementaires puissent dissuader les fabricants de présenter ou de maintenir des médicaments sur le marché canadien. Ils ont suggéré que cela pourrait entraîner une pénurie de médicaments pour les patients et, comme certains médicaments utilisés pour le traitement des troubles liés à l’utilisation des opioïdes figurent sur la Liste des opioïdes, le Règlement pourrait potentiellement limiter l’accès des patients à ces soins. Le Ministère est conscient de la possibilité de pénuries de médicaments et continuera de collaborer avec les fabricants pour régler les problèmes d’accès, le cas échéant. Un certain nombre de participants ont appuyé la nécessité pour les fabricants de médicaments novateurs et génériques de travailler ensemble à l’élaboration d’un seul PGR par médicament afin de réduire les coûts et d’éviter les dédoublements. Le Ministère ne peut pas exiger une collaboration, mais en reconnaît les avantages et l’encouragera fortement dans la ligne directrice.

Les participants de l’industrie se sont dits préoccupés par le coût et la faisabilité de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un PGR tel qu’il est proposé dans l’ébauche du document d’orientation, y compris les dépenses liées aux activités et aux interventions de pharmacovigilance après la mise en marché, ainsi que l’obligation de soumettre un PGR dans les 90 jours suivant la réception de l’avis du Ministère. Certains participants représentant les fabricants d’opioïdes ont également indiqué qu’ils n’ont peut-être pas accès aux données contrôlées par les provinces nécessaires à la réalisation des études propres au Canada, tel que demandé dans les PGR. Quelques participants ont suggéré des méthodes pour réduire le fardeau des fabricants, par exemple en leur permettant d’utiliser d’autres sources de données ou en prolongeant les délais d’élaboration d’un PGR le cas échéant. Plusieurs commentaires ont également demandé des éclaircissements sur certains aspects du document d’orientation, y compris des définitions supplémentaires de termes clés, des attentes à l’égard des études et des liens plus clairs donnant accès aux documents incorporés par renvoi dans le Règlement.

Le Ministère a tenu compte de tous les commentaires lors de la finalisation du document d’orientation, qui sera disponible sur le site Internet du gouvernement du Canada. Les révisions apportées comprennent, dans la mesure du possible, des clarifications et la possibilité de prolonger les délais à la demande du fabricant lorsqu’elle est accompagnée d’une solide justification. De plus, la version finale du document d’orientation précise que le Ministère examinera la faisabilité de chaque élément demandé lors de la présentation de chaque PGR. Au cours de la période de consultation sur les conditions d’un PGR, les fabricants auront l’occasion d’aborder leurs préoccupations au sujet de la faisabilité d’éléments particuliers et de proposer des solutions de rechange aux fins de discussion avec le Ministère.

Fiche de renseignement destinée au patient et autocollant d’avertissement obligatoires

Plusieurs participants, y compris ceux qui représentent les pharmaciens et les organismes de réglementation des pharmacies, se sont opposés à la proposition d’obliger les pharmaciens et les praticiens à fournir une fiche de renseignement destinée au patient et un autocollant à chaque fois qu’ils distribuent un opioïde. Les principaux problèmes cités étaient que le Règlement ne permettrait pas aux pharmaciens et aux praticiens d’exercer leur pouvoir discrétionnaire dans la façon dont ils présentent l’information aux patients et pourrait constituer une intrusion dans les champs de compétence des provinces et des territoires.

La position du Ministère est que l’obligation d’étiquetage spécifique aux opioïdes relève clairement de la compétence fédérale et est nécessaire pour assurer la santé et de sécurité. L’étiquetage des médicaments comme moyen d’en assurer une utilisation sécuritaire et efficace représente une obligation commune que chaque fabricant doit respecter pour obtenir l’autorisation de vendre un médicament au Canada. De plus, les normes fédérales en matière d’étiquetage des médicaments sur ordonnance sont en place depuis de nombreuses années. L’obligation de remettre une fiche de renseignement et d’apposer un autocollant devrait accroître la sensibilisation des patients aux risques liés aux opioïdes et inciter à faire preuve de plus de prudence dans la consommation de ces drogues. L’obligation de modifier les étiquettes des médicaments afin de communiquer les risques est une approche normalisée utilisée par le Ministère. L’autocollant et la fiche de renseignement, qui sont des étiquettes supplémentaires, devraient permettre aux patients de mieux comprendre les risques pour la santé associés aux opioïdes qui leur ont été prescrits, ainsi que les mesures qu’ils peuvent prendre pour atténuer ces risques.

Toutefois, le Ministère est d’accord avec les commentaires selon lesquels les autocollants d’avertissement et les fiches de renseignement ne sont pas nécessaires si l’opioïde est administré directement au patient par un professionnel de la santé lorsque le patient est sous sa supervision. Il peut s’agir de l’administration dans un hôpital, une clinique, une unité de soins de longue durée et palliatifs. Dans ces cas-là, l’accès du patient au médicament sera strictement contrôlé et la réaction au médicament sera surveillée. En réponse aux commentaires des intervenants, le Ministère a examiné le cas de l’administration d’un opioïde par un professionnel de la santé et est d’avis que les risques sont atténués par la supervision directe des professionnels dans un établissement de soins de santé ou en milieu clinique. Le Règlement exempte ces cas des nouvelles obligations.

Plusieurs participants se sont dits préoccupés par le coût de la proposition. Les associations de pharmaciens et les pharmaciens ont indiqué que le coût est élevé et qu’il aura une incidence sur les petites pharmacies commerçantes; les petites pharmacies indépendantes auront de la difficulté à absorber les coûts; les coûts seront transférés aux patients sous forme d’une augmentation des frais d’exécution d’ordonnance. Les citoyens ont également exprimé la crainte que les coûts aient des répercussions sur les consommateurs. Le Ministère estime que le coût est justifié et souligne que l’option plus souple et moins coûteuse a été choisie. L’analyse coûts-avantages, fondée sur une enquête des coûts à laquelle ont participé divers intervenants, a permis d’estimer à 1 075 $ le coût annuel moyen par pharmacie pour la mise en œuvre des nouvelles obligations en matière de fiches de renseignement et d’autocollants. L’évaluation suppose que les nouvelles obligations imposeront un coût supplémentaire d’environ 0,45 $ par produit distribué (en dollars de 2017; la plupart de ces coûts prennent en compte le temps nécessaire pour fournir la documentation), pour les plus de 20 millions de produits opioïdes délivrés sur ordonnance chaque année.

Les participants se demandent également si le coût pourrait être justifié étant donné qu’il n’y a aucune preuve quantitative que la fiche de renseignement et l’autocollant préviendront les problèmes liés à la consommation d’opioïdes, la dépendance ou la surdose. Bien qu’il n’y ait pas eu d’études quantifiant les répercussions des étiquettes et des fiches de renseignement pour les produits opioïdes sur le comportement des patients, les étiquettes de médicaments, y compris celles fournies sous forme d’autocollants ou fiches d’information, sont une méthode normalisée pour fournir des renseignements aux patients, accroître la sensibilisation aux caractéristiques d’un médicament et encourager une consommation plus sécuritaire. Le Ministère estime que la gravité de la crise actuelle des opioïdes justifie des mesures d’étiquetage supplémentaires pour ces drogues en ce qui concerne leur utilisation sécuritaire et les risques importants comme la dépendance, la toxicomanie ou la surdose. On prévoit que ces connaissances influeront sur le comportement des patients, ce qui favorisera un usage plus sécuritaire des opioïdes d’ordonnance et réduira les complications liées à un problème de consommation. On s’attend également à ce que ces renseignements incitent les patients à prendre davantage de précautions dans le rangement et l’élimination de leurs opioïdes, ce qui réduira les risques de vol ou de consommation par des enfants ou d’autres personnes.

Un certain nombre de participants ont proposé des solutions de rechange à ces nouvelles obligations, comme s’attaquer aux causes directes de la consommation de drogues illicites, accroître la distribution de trousses de Naloxone, améliorer les soins aux patients, exiger des contenants à l’épreuve des enfants, recueillir des renseignements supplémentaires sur les ventes d’opioïdes et tirer parti des sources d’information existantes. Le Ministère convient qu’un large éventail de mesures est nécessaire pour faire face à cette crise. Le gouvernement du Canada a réagi en effectuant d’importants investissements fédéraux, en adoptant de nouvelles lois et en prenant des mesures réglementaires. Le gouvernement s’est engagé à continuer de travailler avec les provinces, les territoires et d’autres partenaires dans l’ensemble du pays pour faire face à la crise.

Plusieurs participants, y compris ceux qui représentent les pharmaciens et les patients, ont exprimé leur inquiétude au sujet des effets non intentionnels des nouvelles obligations. Cela comprenait des problèmes possibles liés à la « fatigue de l’étiquette » , décourageant les patients de remarquer les avertissements; le fait que les patients pourraient être dissuadés de remédier à leur douleur par l’emploi d’opioïdes, qu’ils peuvent être davantage stigmatisés ou que leurs droits peuvent être violés s’ils sont privés de soins appropriés; et que par une identification plus facile, l’autocollant peut encourager le vol ou l’utilisation d’opioïdes par des mineurs. Le Ministère prend note de ces préoccupations, mais croit qu’elles sont minimisées par les conseils et le soutien fournis aux patients par les professionnels de la santé, ainsi que par la sensibilisation accrue aux risques et à l’utilisation sécuritaire des opioïdes qui devraient découler de ces nouvelles obligations.

Quelques participants ont suggéré des révisions aux opioïdes visés par les modifications réglementaires, un commentaire proposant d’ajouter la codéine à faible dose et un autre demandant pourquoi le Tramadol figure sur la Liste des opioïdes alors qu’il ne s’agit pas d’une drogue contrôlée en vertu de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. La codéine à faible dose n’est pas incluse puisqu’il ne s’agit pas d’un opioïde sur ordonnance, qui est le seuil que le Ministère a établi pour cette nouvelle obligation, en tenant compte du risque de complications. Le Tramadol est inclus, car, bien qu’il ne soit pas considéré comme une substance contrôlée, il s’agit à la fois d’un médicament délivré sur ordonnance et, sur le plan pharmaceutique, d’un opioïde.

Certains participants ont suggéré de réviser la conception et la production de l’autocollant et de la fiche de renseignement, notamment en réduisant le dédoublement avec les documents existants, en simplifiant le langage et en demandant au Ministère ou au fabricant de les distribuer aux praticiens et aux pharmaciens. Le Ministère croit que l’autocollant et la fiche de renseignement tels qu’ils ont été publiés dans la Partie I de la Gazette du Canada fournissent des renseignements clairs, pertinents et cohérents sur l’utilisation sécuritaire et les risques des opioïdes. Ils fournissent des renseignements concernant tous les opioïdes sur ordonnance et seront distribués dans tout le pays. Actuellement, l’information fournie aux patients sur les différents produits opioïdes peut varier considérablement dans différentes régions. Le Ministère a effectué des tests d’utilisation de l’autocollant ainsi qu’un examen en langage clair de la fiche de renseignement avant la publication préalable, et le contenu reflète les points de vue des experts scientifiques du Ministère. De plus, il est conforme au libellé des monographies canadiennes de produits opioïdes. Il y a eu des inquiétudes quant au manque d’espace pour l’autocollant sur les contenants dans lesquels les opioïdes sont délivrés. Pour répondre à ces commentaires, la ligne directrice ne précisera qu’une taille de police minimale à utiliser pour l’autocollant, ce qui permettra aux pharmaciens et aux praticiens de déterminer la taille de l’autocollant.

La fiche de renseignement et l’autocollant sont disponibles sur le site Internet du gouvernement du Canada afin de permettre aux pharmaciens et praticiens de les reproduire pour satisfaire aux nouvelles obligations et aux tiers fournisseurs de les reproduire. Les lignes directrices, qui ont été élaborées en fonction des commentaires reçus et qui répondent aux questions concernant le format et la taille, seront également disponibles sur le site Internet du gouvernement du Canada.

Résumé des modifications apportées au Règlement à la suite de la publication préalable

Les modifications réglementaires diffèrent de celles publiées dans la Partie I de la Gazette du Canada, comme suit :

Coopération en matière de réglementation

Si le but premier de cette modification réglementaire est de renseigner les patients sur l’usage sécuritaire des opioïdes et d’atténuer les risques qui y sont associés, les modifications permettent aussi au Canada de s’harmoniser davantage avec les autres administrations, dont celles des États-Unis et de l’Union européenne, puisque ces administrations ont déjà en place un certain nombre d’outils de réglementation visant à accentuer la surveillance de tous les médicaments après leur mise en marché, y compris les opioïdes. Cela comprend des outils obligeant les titulaires d’autorisations à fournir des PGR au législateur.

Lorsqu’elles présentent une demande d’autorisation pour leur produit médicinal, les entreprises sont tenues de soumettre un PGR à l’Agence européenne des médicaments. En outre, pour les médicaments autorisés à une échelle nationale dans l’Union européenne, toute autorité nationale de réglementation peut demander que soit établi un PGR lorsqu’il existe des préoccupations au sujet d’un risque pouvant influer sur l’équilibre avantages-risques d’un médicament. Si le risque le justifie, l’autorité nationale de réglementation peut aussi préciser une date pour la présentation du prochain PGR comme condition de l’autorisation de mise en marché, dans des cas exceptionnels.

De la même façon, aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a le pouvoir, depuis 2007, d’exiger des promoteurs et des titulaires d’autorisations qu’ils élaborent et exécutent des stratégies d’évaluation et d’atténuation des risques (SEAR), lesquelles sont semblables au volet « minimisation des risques » d’un PGR. La FDA des États-Unis a aussi le pouvoir d’assortir les autorisations relatives à des médicaments, y compris les opioïdes, d’engagements additionnels après la mise en marché. Ces engagements sont utilisés, par exemple, pour recueillir un complément d’information sur la sécurité, l’efficacité ou l’usage optimal d’un médicament. La FDA des États-Unis a utilisé ce pouvoir en vue de demander, par exemple, un programme de SEAR pour les opioïdes à libération prolongée, des mesures de SEAR pour les opioïdes à libération immédiate, ainsi qu’une étude observationnelle prospective visant à quantifier les risques importants de consommation problématique et d’accoutumance associés à l’usage à long terme d’analgésiques aux opioïdes pour gérer la douleur chronique chez les patients à qui l’on a prescrit des analgésiques aux opioïdes à libération prolongée.

Au chapitre de l’étiquetage, en septembre 2013 et mars 2016, la FDA des États-Unis a instauré des changements à l’étiquetage de sécurité pour les opioïdes d’ordonnance afin d’y inclure des renseignements supplémentaires sur leurs risques. Les nouvelles exigences comprennent une nouvelle mise en garde sur les risques importants de consommation problématique, d’accoutumance, de surdose et de décès. De la même façon, en décembre 2014, la Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency du Royaume-Uni a publié une orientation sur les mises en garde additionnelles détaillées devant figurer sur la boîte et sur la fiche de renseignement à l’intention du patient pour le fentanyl.

Justification

Les modifications sont nécessaires pour protéger les Canadiens de la menace sérieuse et grandissante de santé publique que cause la crise des opioïdes. En habilitant la ministre à imposer des conditions ayant force exécutoire pour les opioïdes d’ordonnance, on accroîtra sensiblement la surveillance que le Ministère peut exercer sur ces médicaments après leur mise en marché, de manière à ce que les risques soient mieux cernés et atténués. L’exigence d’un autocollant d’avertissement et d’une fiche de renseignement à l’intention du patient pour les opioïdes d’ordonnance au moment de leur vente permettra de fournir aux patients des renseignements importants sur l’usage sécuritaire des opioïdes et les risques qui y sont associés au chapitre de la dépendance, de l’accoutumance et des surdoses pouvant entraîner la mort.

En l’absence des modifications , la ministre ne disposerait pas des pouvoirs nécessaires pour exiger que soient menées, après la mise en marché du produit, des activités visant à surveiller, quantifier et minimiser les risques que posent les opioïdes d’ordonnance pour les Canadiens. Qui plus est, le Ministère n’aurait pas l’assurance que les patients recevraient les renseignements importants sur l’usage sécuritaire de ces médicaments et les risques qui y sont associés.

L’imposition de conditions et l’exigence d’un autocollant d’avertissement et d’une fiche de renseignement à l’intention du patient pour les opioïdes d’ordonnance sont proportionnelles au degré de risque que présentent ces produits pour la population, en particulier dans le contexte de la crise de santé publique due aux taux accrus de consommation problématique, de dépendance et de surdoses mortelles, et cadrent avec la façon dont les risques liés à ces médicaments sont gérés dans d’autres administrations.

Mise en œuvre, application et normes de service

Le Règlement modifiant le Règlement sur les aliments et drogues (opioïdes) donne à la ministre le pouvoir d’imposer des conditions aux autorisations de vente d’opioïdes afin d’exiger l’établissement de PGR et l’exécution des mesures énoncées dans ces PGR. La mise en œuvre suivra une approche progressive, en commençant par les opioïdes revêtant la priorité la plus élevée, selon ce qu’aura déterminé le Ministère, et tiendrait compte des commentaires reçus du Groupe consultatif scientifique sur les opioïdes (GCS sur les opioïdes). Le GCS sur les opioïdes a convenu que tous les opioïdes présentent un risque de méfaits, mais a suggéré que le Ministère classe par ordre de priorité les opioïdes qui causent déjà la majorité des méfaits liés aux opioïdes au Canada.

Un document d’orientation fera état des attentes en matière de contenu du PGR et le processus par lequel la ministre imposera des conditions à une autorisation relative aux opioïdes et pourra ajouter ou modifier de telles conditions à un PGR. Les principes d’équité procédurale reconnus en droit administratif seraient intégrés à ce processus, en conformité avec le document les Modifications à la Loi sur les aliments et drogues : guide pour l’application des nouveaux pouvoirs. Le document d’orientation sera disponible sur le site du gouvernement du Canada.

En outre, les pharmaciens et praticiens délivrant et vendant un médicament figurant sur la Liste des opioïdes devront apposer l’autocollant d’avertissement approuvé par le Ministère sur la bouteille, le contenant ou l’emballage de l’opioïde d’ordonnance et remettre au client la fiche de renseignement à l’intention du patient approuvée par le Ministère avec le médicament. L’autocollant d’avertissement et la fiche de renseignement à l’intention du patient seront mentionnés dans un document « Informations sur les opioïdes pour les patients », incorporer par renvoi dans le Règlement sur les aliments et drogues. Le document, avec le graphique pour l’autocollant d’avertissement et la fiche de renseignement à l’intention du patient, sera disponible sur le site Web du gouvernement du Canada. Le document d’orientation créé en tenant compte des commentaires reçus au cours des consultations en provenance de pharmacies et d’autres intervenants sera également affiché sur le site du gouvernement du Canada.

La mise en application par le Ministère des nouvelles obligations relatives aux autocollants et aux fiches d’information sera harmonisée avec les activités actuelles de conformité et d’application, y compris la promotion de la conformité, et sera en conformité avec l’approche axée sur les risques.

Toutes les conditions auront force exécutoire en vertu de l’article 21.7 de la Loi sur les aliments et drogues. Cela signifie que si un titulaire d’autorisation n’accède pas aux demandes du Ministère de se conformer aux conditions imposées, le Ministère peut envisager la prise de mesures de conformité et d’application de la loi, conformément à sa Politique de conformité et d’application, ainsi que d’éventuels recours devant les tribunaux, comme une injonction ou une poursuite.

D’autres dispositions réglementaires de conformité et d’application de la loi qui sont actuellement en vigueur, comme l’ordre de cessation de la vente, le changement d’étiquette ou l’annulation de l’autorisation, continueront de s’appliquer aux opioïdes, de la même façon qu’elles s’appliquent à tous les médicaments commercialisés.

Personne-ressource

Bruno Rodrigue
Direction des politiques, de la planification et des affaires internationales
Direction générale des produits de santé et des aliments
Santé Canada
Holland Cross, bureau 14
11, avenue Holland
Ottawa (Ontario)
K1A 0K9
IA : 3000A
Courriel :
LRM_MLR_consultations@hc-sc.gc.ca

ANNEXE 1 : Information préliminaire pour les patients concernant les opioïdes

(Autocollant de mise en garde et fiche de renseignements destinée aux patients)

Partie A : Autocollant d’avertissement pour les opioïdes

Des renseignements complémentaires se trouvent dans les paragraphes adjacents.

Partie B : Fiche de renseignements pour les patients au sujet des opioïdes

Des renseignements complémentaires se trouvent dans les paragraphes adjacents.

ANNEXE 2 : Liste des opioïdes

Partie A — Opioïdes visés par les dispositions sur l’étiquetage des médicaments d’ordonnance

Médicaments
pour usage humain contenant les ingrédients actifs suivants

Y compris
(mais sans s’y limiter)

Qualificatif

Buprénorphine

Chlorhydrate de buprénorphine

 

Butorphanol

Tartrate de butorphanol

 

Codéine

Phosphate de codéine

Sauf pour les produits énumérés au paragraphe 36(1) du Règlement sur les stupéfiants.

Fentanyl

Citrate de fentanyl

 

Hydrocodone

Bitartrate d’hydrocodone

 

Hydromorphone

Chlorhydrate d’hydromorphone

 

Mépéridine

Chlorhydrate de mépéridine

 

Méthadone

Chlorhydrate de méthadone

 

Morphine

Chlorhydrate de morphine; Sulfate de morphine

 

Norméthadone

Chlorhydrate de norméthadone

 

Opium

Opium et Belladone

 

Oxycodone

Chlorhydrate d’oxycodone

 

Oxymorphone

Chlorhydrate d’oxymorphone

 

Pentazocine

Chlorhydrate de pentazocine; Lactate de pentazocine

 

Tapentadol

Chlorhydrate de tapentadol

 

Tramadol

Chlorhydrate de tramadol

 

Partie B — Opioïdes visés par les dispositions sur les conditions

Médicaments pour usage humain contenant les ingrédients actifs suivants

Y compris (mais sans s’y limiter)

Qualificatif

Buprénorphine

Chlorhydrate de buprénorphine

 

Butorphanol

Tartrate de butorphanol

 

Codéine

Phosphate de codeine

Sauf pour les produits énumérés au paragraphe 36(1) du Règlement sur les stupéfiants.

Fentanyl

Citrate de fentanyl

 

Hydrocodone

Bitartrate d’hydrocodone

 

Hydromorphone

Chlorhydrate d’hydromorphone

 

Mépéridine

Chlorhydrate de mépéridine

 

Méthadone

Chlorhydrate de méthadone

 

Morphine

Chlorhydrate de morphine; Sulfate de morphine

 

Norméthadone

Chlorhydrate de norméthadone

 

Opium

Opium et Belladone

 

Oxycodone

Chlorhydrate d’oxycodone

 

Oxymorphone

Chlorhydrate d’oxymorphone

 

Pentazocine

Pentazocine hydrochloride; Pentazocine lactate

 

Tapentadol

Chlorhydrate de tapentadol

 

Tramadol

Chlorhydrate de tramadol

 

Liste de vérification de la lentille des petites entreprises

1. Nom de l’organisme de réglementation responsable :

Santé Canada

2. Titre de la proposition de réglementation :

Règlement modifiant le Règlement sur les aliments et drogues (opioïdes)

3. La liste de vérification est-elle soumise avec le RÉIR de la Partie I ou de la Partie II de la Gazette du Canada?

Gazette du Canada, Partie I ☑ Gazette du Canada, Partie II

A. Conception de la réglementation pour les petites entreprises

I

Communication et transparence

Oui

Non

S.O.

1.

La réglementation ou les exigences proposées sont-elles faciles à comprendre et rédigées dans un langage simple?

2.

Y a-t-il un lien clair entre les exigences et l’objet principal (ou l’intention) de la réglementation proposée?

3.

A-t-on prévu un plan de mise en œuvre incluant des activités de communications et de promotion de la conformité destinées à informer les petites entreprises sur les changements intervenus dans la réglementation, d’une part, et à les guider sur la manière de s’y conformer, d’autre part? (par exemple séances d’information, évaluations types, boîtes à outils, sites Web)

4.

Si la proposition implique l’utilisation de nouveaux formulaires, rapports ou processus, la présentation et le format de ces derniers correspondent-ils aux autres formulaires, rapports ou processus pertinents du gouvernement?

Il n’y a pas de nouveaux formulaires, rapports ou processus du gouvernement.

II

Simplification et rationalisation

Oui

Non

S.O.

1.

Des processus simplifiés seront-ils mis en place (en recourant par exemple au service PerLE, au guichet unique de l’Agence des services frontaliers du Canada) afin d’obtenir les données requises des petites entreprises si possible?

Aucune donnée ne sera recueillie.

2.

Est-ce que les possibilités d’harmonisation avec les autres obligations imposées aux entreprises par les organismes de réglementation fédéraux, provinciaux, municipaux ou multilatéraux ou internationaux ont été évaluées?

3.

Est-ce que l’impact de la réglementation proposée sur le commerce international ou interprovincial a été évalué?

La réglementation proposée n’aura pas d’impact sur le commerce.

4.

Si les données ou les renseignements — autres que les renseignements personnels — nécessaires pour le respect de la réglementation proposée ont déjà été recueillis par un autre ministère ou une autre administration, obtiendra-t-on ces informations auprès de ces derniers, plutôt que de demander à nouveau cette même information aux petites entreprises ou aux autres intervenants? (La collecte, la conservation, l’utilisation, la divulgation et l’élimination des renseignements personnels sont toutes assujetties aux exigences de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Toute question relative au respect de la Loi sur la protection des renseignements personnels devrait être renvoyée au bureau de l’AIPRP ou aux services juridiques du ministère ou de l’organisme concerné.)

Aucune donnée ne sera recueillie.

5.

Les formulaires seront-ils pré-remplis avec les renseignements ou les données déjà disponibles au ministère en vue de réduire le temps et les coûts nécessaires pour les remplir? (Par exemple, quand une entreprise remplit une demande en ligne pour un permis, en entrant un identifiant ou un nom, le système pré-remplit le formulaire avec les données personnelles telles que les coordonnées du demandeur, la date, etc. lorsque cette information est déjà disponible au ministère.)

Il n’y a pas de formulaire à remplir.

6.

Est-ce que les rapports et la collecte de données électroniques, notamment la validation et la confirmation électroniques de la réception de rapports, seront utilisés?

Il n’y aura pas de rapports utilisés, ni de collecte de données.

7.

Si la réglementation proposée l’exige, est-ce que les rapports seront harmonisés selon les processus opérationnels généralement utilisés par les entreprises ou les normes internationales lorsque cela est possible?

Aucun rapport ne sera requis.

8.

Si d’autres formulaires sont requis, peut-on les rationaliser en les combinant à d’autres formulaires de renseignements exigés par le gouvernement?

Il n’y a pas de formulaire à remplir.

III

Mise en œuvre, conformité et normes de service

Oui

Non

S.O.

1.

A-t-on pris en compte les petites entreprises dans les régions éloignées, en particulier celles qui n’ont pas accès à Internet haute vitesse (large bande)?

2.

Si des autorisations réglementaires (par exemple licences, permis, certificats) sont instaurées, des normes de service seront-elles établies concernant la prise de décisions en temps opportun, y compris pour ce qui est des plaintes portant sur le caractère inadéquat du service?

Aucune autorisation réglementaire ne sera instaurée.

3.

Un point de contact ou un bureau de dépannage a-t-il été clairement identifié pour les petites entreprises et les autres intervenants?

B. Analyse de flexibilité réglementaire et inversion de la charge de la preuve

IV

Analyse de flexibilité réglementaire

Oui

Non

S.O.

1.

Est-ce que le RÉIR comporte, dans la section relative à la lentille des petites entreprises, au moins une option flexible permettant de réduire les coûts de conformité ou les coûts administratifs assumés par les petites entreprises?

Exemples d’options flexibles pour réduire les coûts :

  • Allongement du délai pour se conformer aux exigences, extension des périodes de transition ou attribution d’exemptions temporaires;
  • Recours à des normes axées sur le rendement;
  • Octroi d’exemptions partielles ou totales de conformité, surtout pour les entreprises ayant de bons antécédents (remarque : on devrait demander un avis juridique lorsqu’on envisage une telle option);
  • Réduction des coûts de conformité;
  • Réduction des frais ou des autres droits ou pénalités;
  • Utilisation d’incitatifs du marché;
  • Recours à un éventail d’options pour se conformer aux exigences, notamment des options de réduction des coûts;
  • Simplification des obligations de présentation de rapports et des inspections ainsi que la réduction de leur nombre;
  • Des licences permanentes ou renouvelables moins fréquemment.

2.

Le RÉIR renferme-t-il, dans l’Énoncé de l’analyse de flexibilité réglementaire, les coûts administratifs et de conformité quantifiés et exprimés en valeur monétaire, auxquels feront face les petites entreprises pour l’option initiale évaluée, de même que l’option flexible (dont les coûts sont moins élevés)?

3.

Le RÉIR comprend-il, dans l’Énoncé de l’analyse de flexibilité réglementaire, une discussion des risques associés à la mise en œuvre de l’option flexible? (La minimisation des coûts administratifs et des coûts de conformité ne doit pas se faire au détriment de la santé des Canadiens, de la sécurité ou de l’environnement du Canada.)

4.

Le RÉIR comprend-il un sommaire de la rétroaction fournie par les petites entreprises pendant les consultations?

V

Inversion de la charge de la preuve

Oui

Non

S.O.

1.

Si l’option recommandée n’est pas l’option représentant les coûts les plus faibles pour les petites entreprises (par rapport aux coûts administratifs ou aux coûts de conformité), le RÉIR comprend-il une justification raisonnable?

C’est l’option à moindres coûts qui a été retenue.